Les taux d'intérêt réel et nominal


 

En 1979, les taux d’intérêt hypothécaires au Canada tournaient autour de 11 %, et le taux d’inflation atteignait aussi 11 %. Il était alors très intéressant d’acheter sa maison à crédit. L’emprunteur qui se serait contenté de ne payer que les intérêts (sans rembourser le capital) aurait quand même vu sa dette fondre toute seule sous l’effet de la hausse des prix. Au rythme de 11 % d’inflation par an, le poids réel du loyer payé à la banque aurait baissé de moitié tous les sept ans. Même si le taux d’intérêt nominal était de 11 %, le taux d’intérêt réel était de 0 %.

Jusqu’en 1979, la politique monétaire américaine était basée sur le maintien des taux d’intérêt nominaux à long terme à l’intérieur d’une fourchette de 5 % à 8,5 %. Les emprunts se faisaient donc dans un contexte de taux nominaux stables et de taux réels faibles, voire négatifs. Mais, à partir de 1979, les taux d’intérêt américains (et à leur suite ceux de la plupart des pays prêteurs) se mirent à dépasser la barre de 10 %, avec une pointe à 15 % en 1981. Dans le même temps, et peut-être à cause de cela, l’inflation se mit lentement à décroître (4,5 % au Canada en 1983). On venait d’entrer dans une ère de taux d’intérêt nominaux instables et de taux d’intérêt réels élevés : mauvaise nouvelle pour les emprunteurs, notamment pour les pays endettés du Tiers-Monde.

 

La formule exacte et la formule simpliste

Le taux d’intérêt réel s’obtient par la formule suivante :

[(1 + Taux nominal) / (1 + Taux d’inflation)] – 1

(Il faut convertir les taux en valeur décimale au préalable).

Exemple :
Taux nominal = 15,5 % = 0,155
Taux d’inflation = 10 % = 0,1
Taux réel = (1,155/1,1) – 1 = 0,05 = 5 %.

Lorsque les taux sont bas (inférieurs à 5 %) et que leur écart est faible (moins de 5 %), la formule suivante donne une approximation grossière mais relativement acceptable :

Taux réel = Taux nominal – Taux d’inflation

 

Exercice

Le calcul du taux d'intérêt réel

Complétez le tableau suivant (chiffres fictifs) :

Précision d'un chiffre après la virgule. Comparez les résultats obtenus avec la formule exacte à ceux obtenus avec la formule approximative. Qu'en pensez-vous?.

 

© Supplément à Relations économiques internationales, 4e édition, Renaud Bouret, Éditions Chenelière Éducation, Montréal